Comment bien lire les rapports de jury de CAPES ou d’agrégation ?

Pourquoi lire les rapports de jury de concours?

Sur le site sur lequel vous vous trouvez, j’ai conçu un mini test pour aider les candidats qui commencent tout juste leur préparation ou pour ceux qui ont échoué à la dernière session. Dans ce test, une question concerne les rapports de jury. Et les candidats répondent souvent qu’ils les ont lus sans comprendre leur utilité. C’est fort dommage, car ces rapports de jury sont une mine d’informations. Voyons comment les exploiter au mieux, avec méthode.
(Pour vous tester, c’est ici !

http://www.coachingpreparationconcours.com/coaching-de-concours/testez-vous/)

Des chiffres…

Les rapports de jury donnent d’abord les statistiques détaillées du concours. Regardez en priorité le nombre d’admissibles par rapport au nombre de candidats ayant passé toutes les épreuves écrites. Puis faites pareil pour l’admission. Vous pourrez donc ainsi situer la difficulté de votre concours. Les plus difficiles sont à moins de 10% (si vous passez un concours avec très peu de postes et de candidats, ces chiffres sont moins utiles). Vous verrez également les notes à atteindre pour passer le cap des écrits, et celui de l’admission.

…et des lettres

La deuxième partie sur laquelle je veux insister ici est la partie sur les épreuves. Outre le fait que les sujets de l’année sont reproduits avec un corrigé plus ou moins complet (ce qui fait donc des annales sur lesquelles vous entraîner), le jury en profite pour expliquer ce qu’il attend des candidats. Cette lecture est assez déprimante et agaçante au début, puisque vous y trouverez toutes les exigences, ainsi qu’une énumération de tous les défauts possibles, de tout ce qu’il ne fallait pas faire. Quel est l’intérêt alors ? Exploiter ces rapports va revenir en fait à retraduire en positif tous les éléments, à lire les informations indiquées parfois « en creux ».

Je vous donne 2 exemples extraits du rapport de l’agrégation interne de lettres classiques de 2015 :
« On rappellera que l’exercice de la version requiert une connaissance solide de la grammaire, une attention sans faille portée au détail du texte, et la volonté de dégager un sens de l’ensemble. »

Ici, pour une version, le rappel semble tellement évident qu’on risque de ne pas y prêter attention. Et pourtant vous avez ici un conseil important : traduire c’est étudier à la loupe les phrases et leur syntaxe certes, mais c’est aussi étudier, avec recul cette fois, le sens du récit/du texte. Qu’est-ce qui est raconté, pourquoi, à qui est-ce adressé, que veut dire l’auteur ? Ces questions-là, vous devez aussi vous les poser pour qu’à la fin votre texte ne ressemble pas à une traduction « patchwork » de phrases dont le lien entre elles n’est pas clair.
Autre exemple :
« Le jury a malheureusement trop souvent déploré l’approximation dans les citations et a constaté plusieurs fois que des candidats ne savaient pas répondre à des questions élémentaires portant sur les actions des personnages, leurs noms ou l’ordre des actions principales de l’intrigue. »

Connaître une œuvre pour une agrégation, c’est au minimum pourvoir raconter et situer toutes les actions. Pour mémoriser cela sur plusieurs œuvres, il vous faudra des fiches détaillées (ou autre solution de mémorisation) pour chacune.

Une lecture méthodique des rapports de jury prend donc du temps et suppose que vous preniez des notes qui vous serviront de guide pour la préparation de chaque épreuve. Vous aurez intérêt à le faire dès le début de votre préparation donc, quitte à y revenir ensuite pour des précisions. Cela suppose aussi un état d’esprit de « pêcheur d’informations », sans apriori, sans auto-évaluation en cours de lecture. Soyez neutre. Allez pêcher toutes les informations, même les plus petites ou les plus évidentes. N’hésitez pas non plus à élargir votre lecture : allez lire les rapports de concours proches selon les disciplines (autres langues vivantes, lettres modernes/classiques, SVT/physique), ou selon les niveaux (CAPES/ agrégation/ CAER etc., interne/externe) et les années. A force de lire et relire plusieurs fois les mêmes choses, exprimées parfois mieux dans tel rapport que dans tel autre, vous aurez une vision beaucoup plus précise des attentes du jury.
Et vous pourrez commencer votre travail de préparation dans la bonne direction !