Les dix questions à se poser avant de préparer un concours

Voici 10 questions indispensables à se poser au tout début de votre préparation, afin de commencer avec les meilleures outils.

Parfois on se lance un peu tête baissée dans un projet « concours » pour diverses raisons : choix qui apparaît « logique » à l’issue d’une formation, « vocation » (peut-être parfois un peu idéalisée) pour un métier, peur du marché du travail, grande expertise dans un domaine …Mais rien ne coule de source dans un concours. Il faut se poser les bonnes questions avant de se lancer dans cette aventure qui va durer plusieurs mois, voire plusieurs années, et qui peut vous faire passer par tous les états psychologiques possibles : euphorie, fatigue, désespoir, stress, excitation, etc….
Je me propose de vous aider avec ces 10 questions indispensables. Posez-vous sérieusement ces questions au calme et répondez-y franchement par écrit, sur plusieurs jours si besoin. A la fin, votre détermination en sortira renforcée ou affaiblie. Vous aurez peut-être eu d’autres idées en route. Si rien ne vient mais que le concours en question ne vous paraît plus la bonne solution, laissez décanter encore quelques jours et parlez-en autour de vous. D’autres idées viendront pour orienter votre projet professionnel dans une autre direction.

1) Vers quelles fonctions mène ce concours ? En ai-je une connaissance assez précise (témoignages, rencontres..) ?
Exceptionnellement commençons par la fin. Certes, il va falloir examiner tout ce qui a trait au concours, mais pensez d’abord et surtout à ce qui se passera ensuite en cas de réussite. A titre d’exemple personnel, j’étais très intéressée à une certaine période par un concours de rédacteur des débats à l’Assemblée Nationale. Les épreuves m’étaient accessibles, tous les aspects techniques étaient validés…Seul souci, et de taille : le métier en question demandait parfois des heures de travail nocturnes et prolongées (en cas de loi très disputée). Or je savais que j’étais incapable de travailler de cette façon. J’ai donc fermé le projet après réflexion. La présentation du concours et du métier précisait bien tout cela à juste titre pour éviter que des candidats réussissent un concours donnant accès à une profession qu’ils ne pourraient pas exercer sereinement. Donc il vous faut savoir ce qui vous attend précisément à l’issue du concours. Bien sûr vous ne chercherez pas la satisfaction à 100%, mais il faut néanmoins que les aspects principaux du métier vous conviennent. Pour cela, seule une bonne connaissance du métier par divers témoignages et lectures vous renseignera.

2) Ces fonctions me font-elles envie et me correspondent-elles ?
Je distingue l’envie et la cohérence. En effet on peut avoir l’une sans l’autre. Or les deux critères sont nécessaires. Pour répondre à la question de l’envie c’est relativement simple, il suffit de répondre assez spontanément une fois que vous avez eu toutes les informations nécessaires (voir question 1). Pour savoir si le futur métier peut vous correspondre, c’est parfois plus compliqué. Trouvez des amis qui pourront vous aider dans ce sens, des personnes déjà en poste avec lesquelles échanger. Listez les qualités que vous-même et vos amis vous reconnaissent et voyez si elles sont bien demandées dans le futur métier. Il ne faut pas une adéquation parfaite mais que l’essentiel des compétences demandées vous soit accessible et vous ressemble.

3) Qu’est-ce qui m’attire vers ces fonctions ? Les missions ? La sécurité de l’emploi ? L’environnement ? Le salaire ? Une « passion » ?
Un seul critère n’est bien sûr pas suffisant… Trouvez ce qui vous attire très précisément afin de gagner encore plus en motivation. Il faut que la perspective de réussite à ce concours et l’accès à ces fonctions vous fasse jubiler. Le fait d’écrire tout cela noir sur blanc vous aidera à y voir plus clair.

4) Qu’est-ce qui m’inquiète ou me déplait dans ces fonctions ? L’environnement ? Le salaire ? Les missions ou du moins une partie des missions ?
Ne vous voilez pas la face. Chaque métier a des inconvénients. Listez-les. Trouvez des personnes en poste qui pourront vous en parler en détail. Attention ceci dit à ne pas interroger des personnes qui sont elles-mêmes en pleine crise de carrière, auquel cas vous n’entendrez que du négatif. En croisant plusieurs témoignages vous pouvez vraiment faire votre choix en toute connaissance de cause. Il est inutile de travailler plusieurs mois sur un métier que vous risquez de regretter.

5) Est-ce que je connais toutes les conditions pour me présenter à ce concours ? (âge, lieu, dates, ancienneté pour les concours en interne, épreuves et calendrier…)
Voilà le point de départ concernant le concours en lui-même. Vous devez tout savoir précisément sur les conditions de participation. Cela peut paraître un conseil idiot mais beaucoup lisent un peu vite les conditions et se retrouvent exclus au moment des oraux par exemple. Ne négligez aucun de ces détails ! Toute chose a son importance.

6) Quel est le pourcentage de réussite à ce concours par rapport au nombre de présents à toutes les épreuves ?
Ce chiffre est en effet le plus pertinent à étudier. Normalement vous trouvez tout cela dans les rapports de jury ou les présentations des concours. Toutes les statistiques sont à éplucher pour se faire une idée précise de ce qui vous attend. Un concours avec 5 % ou moins de réussite est une vraie gageure. Mais rien n’est impossible. Beaucoup de concours ont des taux de réussite entre 5 et 10%.

7) Ai-je déjà des annales du concours en question ?
Si ce n’est pas le cas, il faut absolument vous les procurer. En effet, sans les annales et rapports de jury vous ne saurez pas ce qu’il faut préparer exactement. Et vous ne pourrez pas vous entraîner dans les conditions réelles. Or, vous ne pourrez jamais vous contenter uniquement de votre expertise dans quelque domaine que ce soit sans savoir ce qui est attendu très précisément par le jury, épreuve par épreuve. Les annales et rapports de jury sont à lire en boucle pendant toute la durée de votre préparation pour affiner au maximum. On y découvre des nouvelles choses à chaque lecture. Cela peut sembler rébarbatif au premier abord, mais c’est une mine d’or.

8) En regardant la liste des épreuves, classez-les de la façon suivante :
-celles où je suis déjà très bien formé
-celles où je suis moyennement formé
-celles où je dois pratiquement tout apprendre
Essayez d’être le plus précis possible pour avoir une idée des ressources que vous possédez déjà et de ce dont vous allez avoir besoin rapidement. Où irez-vous le chercher ? Dans une formation ad hoc ? En autodidacte ? Avec une personne ressource/formateur ? S’il y a dans le concours une matière totalement nouvelle mais qui vous paraît accessible avec une mise à niveau (par exemple en maths), c’est possible. Mais si vous avez 2 ou 3 épreuves de ce type laissez tomber. L’idée d’un concours est de mettre en concurrence des spécialistes de certaines disciplines pour choisir ceux qui auront le mieux réussi les épreuves selon les critères définis par le règlement. Le concours part du principe que vous avez déjà suffisamment de connaissances en histoire par exemple pour concourir, au même titre que tous les autres candidats. Le concours va donc tester chaque personne sur ses connaissances dans le cadre d’une épreuve avec ses propres règles contraignantes. C’est dans ce sens qu’il va falloir surtout travailler. Accumuler encore et encore des connaissances ne sera pas forcément payant si vous ne préparez pas à répondre aux exigences des épreuves elles-mêmes.

9) Combien de temps puis-je consacrer à la préparation du concours, au jour d’aujourd’hui jusqu’à la fin des oraux ? Par semaine ? Par jour ? Comment /quand puis-je travailler et dans quelles conditions ?
Certains ont plusieurs mois devant eux entièrement consacrés à un concours. C’est une chance mais qui peut avoir des effets négatifs aussi. On prend son temps, on lit beaucoup (trop), on se perd un peu, on manque d’efficacité…Préparer un concours en travaillant est certes plus contraignant, mais pas impossible non plus et motivant. Dans les deux cas, il vous faut un planning régulier, serré, mais pas étouffant. Sinon gare à l’épuisement…N’oubliez pas que vous en avez pour plusieurs mois minimum. Fixez-vous un planning en partant des dernières épreuves pour caler dans votre programme les cours à suivre, le temps des apprentissages, et le temps pour les entraînements en temps réel.

10) Après avoir répondu par écrit à toutes ces questions (sur plusieurs jours si vous avez eu besoin de lectures complémentaires), quel est mon niveau de confiance sur une échelle de UN à DIX ?
Attention soyez logique et relisez bien toutes vos réponses. Ni excès de confiance (rare), ni sous-estimation (beaucoup plus fréquent). A cela, ajoutez ensuite une liste la plus détaillée possible de vos points forts et vos points faibles, épreuve par épreuve, et plus globalement tout ce qui peut vous être utile et vos ressources pour préparer ce concours. Cela sera la première étape vers la définition de votre stratégie que j’aborderai dans le prochain article.

Si d’ici-là vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser. Ne négligez aucun aspect. Si vous devez faire des investissements en temps, énergie, argent, matériel, reposez–vous cette série de questions plus rapidement quelques jours plus tard en gardant en tête à chaque fois la question subsidiaire : « de quoi ai-je le plus besoin ? ». Ce temps de réflexion n’est pas inutile, il est au contraire indispensable. Si vous rencontrez des difficultés dès ce niveau, n’hésitez pas à prévoir quelques séances de coaching pour partir du bon pied !
Bonne route !