Concours, niveau, exigences, valeur : comment ne pas tout mélanger

Beaucoup de candidats que j’accompagne sont régulièrement étonnés à la lecture de très bonnes copies disponibles. Ils les trouvent souvent moins sophistiquées que ce qu’ils imaginaient, alors qu’ils se représentent eux-mêmes le concours comme inaccessible…Voilà un beau paradoxe qui prouve combien on peut se tromper dans les représentations qu’on a d’un concours.

La question du niveau

Inutile de vous compliquer la tâche. Vous vous décidez à passer un ou plusieurs concours ? Votre choix a donc normalement été fait en toute conscience. Si vous commencez une préparation sérieuse, c’est parce que vous répondez non seulement aux critères objectifs de participation (par exemple, un Bac + 3 pour se présenter), mais aussi aux critères plus statistiques (si par exemple, tous les reçus ont un niveau master). Vérifiez bien les deux aspects. Si, tout en étant « dans les clous », vous continuez à penser que vous avez autant de chance de réussir le concours que de gagner au Loto, alors il faut comprendre ce qui vous bloque encore.

 

Voilà ce que j’entends souvent lors des premières séances de coaching :

« Le niveau en ceci /cela est trop élevé pour moi. »

« Je suis mauvais en… »

« J’ai trop de difficultés en… »

Soit !

 

Posez-vous alors les questions suivantes :

– Sur quoi vous basez–vous pour affirmer cela ?

– Sur une ou plusieurs notes ?

– De quand datent-elles ?

– Avez-vous appris/compris d’autres choses depuis ?

– Comment/pourquoi vous avez eu de mauvais résultats ?

– Dans quelles circonstances ?

– Quels types d’erreurs avez-vous faits?

 

Après cet historique de vos « échecs », revenez également sur vos réussites anciennes ou récentes, quelles que soient les épreuves ou modalités.

– Qu’est-ce qui a bien fonctionné alors ?

– Comment vous y êtes-vous pris ?

– Qu’est-ce que cela vous a permis de comprendre ?

– Qu’est-ce que cela vous a permis d’obtenir?

 

Toutes ces questions visent en effet à vous situer réellement, avec tous les éléments objectifs, et non pas seulement avec la seule obsession de vos faiblesses.

Or, sachez que dans toute stratégie de réussite, il est souvent possible d’avoir une faiblesse quelque part. La stratégie consistera à trouver des façons de la compenser et aussi à trouver des façons de viser un niveau moyen certes, mais suffisant. Votre stratégie consistera enfin à renforcer vos atouts pour gagner les points nécessaires.

La question de la légitimité

Vous n’êtes pas là par hasard. Le concours est juste un concours, il ne dit rien de votre personne. Les correcteurs ne voient que des copies (les écrits) et des prestations (les oraux). Vous n’êtes pas moins légitime qu’un autre candidat. Mais vous sentir illégitime vous fera perdre beaucoup d’énergie, de confiance en vous, et donc de points. J’accompagne des candidats qui, si je m’arrête à ce qu’ils disent d’eux-mêmes, n’ont jamais le bon parcours.

« Je n’ai pas suivi tel parcours. »

« A la différence de Pierre/Paul , je n’ai pas fait telle école. »

« Moi, je n’ai jamais eu de cours de cela à proprement parler.»

« C’est terrible, je ne m’y connais pas assez en… »

« Je suis trop jeune/trop vieux. » etc.

Ce qui est curieux, c’est que, malgré tout, ils finissent par réussir eux aussi. Sur Twitter en juin, j’ai vu un jeune agrégé d’histoire se torturer même après avoir été reçu ! Il trouvait qu’il avait moins travaillé que certains amis qui n’étaient pas reçus, il ne comprenait pas pourquoi des candidats plus » calés » que lui avaient échoué. Il se sentait presque coupable. Je lui ai répondu qu’il avait simplement été reçu pour ses copies et ses prestations. Point. Il n’y avait aucune imposture et aucun imposteur là-dedans. Cette anecdote prouve à quel point on met beaucoup d’affects dans un concours qui n’ont rien à y faire.

Ce qui va vous aider

Ne pas se sentir à la hauteur pendant la préparation ne vous aidera jamais dans cette préparation. On peut être brillant selon certains critères et rater un concours, et on peut être moyen et réussir. La stratégie à bâtir est la seule question intéressante à se poser. La question du niveau est le plus souvent une représentation erronée. Les rapports de jury disent ce qui est attendu, ni plus ni moins. C’est cela seul qu’il faut travailler. Exploitez ces rapports au maximum. Concentrez-vous sur l’objectif visé et sur tous les moyens que vous pouvez mettre en oeuvre pour vous en approcher progressivement. Regardez devant vous !

(lien utile: http://www.coachingpreparationconcours.com/2017/04/30/bien-lire-rapports-de-jury/)

Si vous avez besoin de conseils plus personnalisés, pensez aux séances individuelles de coaching, ou rejoignez un groupe que j’accompagne.